Wednesday, August 5, 2009

Paul Claudel on Albert I


The King laughing with the Burgomaster of Brussels- I thought this photo captured Albert's spirit as described in this passage

The French Catholic poet, dramatist, and diplomat, Paul Claudel, was a close friend of King Albert I and Queen Elisabeth of Belgium. I came across Claudel's beautiful tribute to Albert, dated February 18, 1934. The previous day, the King had died tragically while climbing the cliffs of Marche-les-Dames. His death was a terrible shock to Claudel.

Informé ce matin de l'accident, j'ai cru d'abord qu'il s'était produit loin d'ici, en Suisse. Le roi, grand alpiniste, faisait souvent des ascensions très perilleuses. Le site ou il devait trouver la mort, hélas! avait été récemment classé. Le souverain, qui le connaissait bien, a voulu le revoir à cette occasion. On suppose qu'un quartier de roche a cédé sous lui.

Je ne puis vous dire toute l'étendue de ma tristesse. Dans ma longue carrière, il m'a été donné d'approcher bien des hommes, il m'est rarement arrivé d'en trouver de cette qualité. Le roi était simple dans la grandeur. Il aimait les humbles. Il cherchait l'occasion de les approcher et trouvait pour chacun le mot gentil, la reflexion intelligente qui touche et qui frappe. Malgré tous les lourds devoirs de sa charge, il s'empressait à faire plaisir. Il y a une quinzaine de jours encore, il avait tenu à assister en personne à une representation de "l'Annonce faite à Marie," au Palais des Beaux-Arts, et m'avait parlé de ma pièce de la façon la plus fine et la plus simple, avec la plus grande bienvieillance.

Esprit très noble, très élevé, il avait cependant un sens très juste des réalités, trouvant et définissant parfaitement le sens concret de toutes choses.

...(J'ai vu le roi pour la dernière fois) à la dernière fête donnée à la cour. Je me rappelle aujourd'hui avec mélancolie combien le roi et la reine paraissaient heureux de la brillante réussite de cette soirée. Le roi souriait en me parlant et il semble que la Providence lui ait donné alors une dernière occasion de toucher le coeur de tous ceux qui l'aimaient et qu'il aimait, de prendre en quelque sort congé de ses amis et de son peuple.

Sa mort est une perte terrible, non seulement pour la Belgique mais pour l'Europe entière...

Translation:

Informed, this morning, of the accident, I thought at first that it had happened far from here, in Switzerland. The king, a great alpinist, often did very dangerous climbs. The place where he would meet his death, alas! had recently been classified. The sovereign, who knew it well, wanted to see it again on this occasion. They suppose that part of the cliff collapsed under him.

I cannot tell you the full extent of my sorrow. In my long career, it has been granted to me to become close to many men, but it has rarely happened that I have found men of this quality. The king was simple in greatness. He loved humble people. He sought opportunities to become close to them and found, for each, the kind word, the intelligent reflection that touches and strikes. Despite all the heavy duties of his charge, he made strenuous efforts to please. Only fifteen days or so ago, he had insisted on attending, in person, a performance of "The Tidings Brought to Mary", at the Palace of Fine Arts, and he had spoken to me of my piece in the finest, simplest fashion, with the greatest kindness.

A very noble, very elevated spirit, he possessed, nonetheless, a very accurate sense of realities, finding and defining perfectly the concrete meaning of all things.

...(I saw the king for the last time) at the last celebration held at court. Today, I remember with sadness how happy the king and queen seemed with the brilliant success of that evening. The king smiled as he spoke to me, and it seems that Providence had given him, on that occasion, a last opportunity to touch the hearts of all those who loved him and whom he loved, to take his leave, as it were, of his friends and his people.

His death is a terrible loss, not only for Belgium but for all of Europe.

(Supplément aux oeuvres complètes, vol. II, by Paul Claudel, Maryse Bazaud, 1991, pp. 219-220)

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